MAÎTRE ESOR | UNE VALISE DANS LA TÊTE | PROPRIÉTÉ RÊVÉE | EN CRÉATION

La belle endormie (titre provisoire)

Dring, dring.

J’ai 35 ans.

Je suis au carrefour de ma vie.
A l’age où l’on a coché les options et atteind la meilleure version de soi-même.
Je me pense libre et déconstruite, en tant que femme cisgenre, hétérosexuelle.
(Rien de très spectaculaire.)
Et pourtant,
Je m’interroge encore sur ce que ça veut dire être (ou devenir) une femme.

J’ai grandi dans les années 90. Je fais partie de cette génération Y, « le cul entre deux chaises » : entre les injonctions à être sage et dévouée – héritées de nos mères – et les prises de conscience et luttes enragées de nos petites sœurs.

J’ai rencontré mon féminisme sur le tard (à 30ans). Comme si je m’étais réveillée d’un long sommeil par le baiser d’un crapaud baveux.
Ce réveil m’a fait prendre conscience de la position dans laquelle je m’étais installée – ou dans laquelle on m’avait installée : allongée, rêvant au prince, disponible.
J’ai passé ainsi de longues années, passive, empêtrée dans des relations dans lesquelles je me (con)fondait.
J’épousais parfaitement l’homme et ses désirs.
Le reste, ce que je devais être, semblait aller de soi : tout ce qu’il n’était pas.
J’existais en négatif.
Et puis j’ai trouvé l’interrupteur.